Céleste Fantaisie
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L'avenir des peuples dépendra des peuples.
Le Peuple de l'Avenir, lui, dépendra de l'Avenir...
[Louise Abraham]

Par les Chutes ! Quand il fallait gagner une bataille,
l’Histoire ne retenait pas l’honneur.
L'Histoire retenait le vainqueur.

[Adriano Di Marechialo]

L'amer est l'écume du souvenir.
[Camiy Saint-Syr]

Ils me reprochent d’abuser de la crédulité des gens.
Pourtant, mon métier est semblable à celui du berger:
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Danse macabre, l’effleurer et puis s’en retourner pleurer.
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[Sheren]

Il suffit d’un seul regard
entre deux coups de hache et quelques têtes coupées
pour que leurs destins soient scellés à jamais.
[Kalea Grindal]

Ma soif de vengeance s’est tue dans un murmure :

Le silence…
[Cronose]

Le pire n'est pas de mourir, mais d'être oublié.

[Erwan D. Layde]

Il n'existe ni de mauvais, ni de bon,
Seulement des divergences d'opinion.
[Isarus]

La maîtrise d'une épée doit être apprise, exercée et maitrisée. Le jeune apprenti du forgeron ne commence pas
par forger une belle épée
pour le prince. L'apprentie tapissière ne tisse pas le tapis préféré de la reine
avec ses premiers fuseaux.
Ainsi, le rhéteur fait ses premiers discours à son miroir et le soldat se bat d'abord
contre un mannequin, et non contre son ennemi mortel.

[Maël Theirmall]

L'Harmonie passe aussi par la Diversité,
tel le ciel embrasé d'une soirée d'été.
[Laranith]

Un par un, il traîna les corps jusqu’à la falaise et les jeta à la mer afin de leur offrir une sépulture rapide...

Et afin de libérer la clairière de ces putrides émanations. La nature n’avait pas à contempler la folie des hommes.
Elle n’avait pas à supporter la barbarie des êtres qu’elle avait un jour engendré...
[Trucid]
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 Chevalier de Glace

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Adriano Di Marechialo
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Adriano Di Marechialo


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MessageSujet: Chevalier de Glace   Chevalier de Glace Icon_minitimeMar 9 Oct - 11:55

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Chapitre Premier
    Je me gelais déjà le croupion.
    Il fallait dire que la proue de l'Ellinor, cuirassée d'acier et de bronze, ne fendait pas moins que des blocs de glace bardant la Mer des Songes. La galère s'infiltrait avec une force tranquille, pour ne pas la qualifier de glaciale, dans cette banquise dont on ignorait le début et la fin. Le bois du vaisseau gémissait par craquements irréguliers, tantôt sourds tel un soldat blessé, tantôt aiguës telle une puterelle quémandeuse d'huile de rein. De ma main déjà fripée par le passage du temps, mais qui ne tarderait pas non plus à subir le passage des vents gelés du nord, je m'appuyai sur le bastingage verglacé. Ma vieille carcasse frissonnait tellement que je m'étais préparé à entendre mes os s'entrechoquer dans une mélodie goguenarde. Pourtant le capitaine, un certain Lauritz Lavrans, avait claironné à l'heure de la sexte qu'il s'agissait là d'une « putain de belle journée claire, idéale à la navigation ». Ce maudit loup-de-mer, au vu des consonances de son nom, était un natif de Blanche, la cité prisonnière des glaces. Sa perception du climat était en toute logique, et je m'en étais rendu compte fort tard, foutrement erronée.

    - Admirez l'horizon, sieur ! me gueula-t-il du haut du château d'arrière. Tout à fait au nord, vous avez les Remparts du Temps qui se dessinent sur le ciel. Il est rare que l'on voit le pics de ces montagnes avec tant de netteté ! C'est de là, du haut des vallées enneigées, des glaciers perchées et des cols blancs que proviennent les vents qui gèlent le Désert aux Miroirs en contrebas. Et, regardez bien à l'est maintenant ! Voyez comme la ligne d'horizon est nette, droite, comme tranchée par une rapière ! Là-bas, la croûte de glace qui surplombe la Mer des Songes se brise lorsque l'eau se précipite dans le Grand-Vide et disparaît ! De là aussi viennent des vents glaciaux lors du Cycle des Pluies que nous autres, les Blanchins, nous devrions plutôt nommer le Cycle des Neiges !

    Le bon monsieur partit dans un grand éclat de rire, comme si la blague, qu'il avait dû faire bon millier de fois, était censée m'offrir ma première grosse marrade en ces lieux de désolation. Je comprenais aisément que le Cycle des Pluies, période pluvieuse de notre calendrier annuel, portait bien mal son nom pour pareil endroit, mais de là à m'en gausser, il y avait comme qui dirait un gouffre, voire même un Grand-Vide si j'en venais à m'essayer moi aussi à l'humour de Lauritz.

    Cela n'empêchait pas le spectacle d'être au rendez-vous. Embrasser ainsi du regard les Remparts du Temps au nord, une Mer des Songes solide à l'est qui se dilapidait en mer liquide à l'ouest, le tout saupoudré d'un blanc immaculé, voilà qui requinquait un vieux chevalier comme je l'étais, aussi frigorifié pût-il être.

    On dut débarquer un peu plus tard dans l'après-midi, bien que le soleil se couchait déjà, enflammant la glace dans des teintes à la fois orangées et violacées. Le lieu du débarquement était tout ce qu'il y avait de plus vierge et sauvage. Et pour cause, aucun port n'aurait été d'une quelconque utilité dans les parages tant l'humeur de la banquise était changeante au fil des saisons. Les rares navires qui faisaient escales par là agissaient typiquement comme le faisait le capitaine Lauritz Lavrans : ils larguaient rapidement les voyageurs et marchandises sur une portion de glace épaisse, solide et reliée aux côtes non loin, puis ils repartaient presque immédiatement pour ne guère laisser le temps à la banquise de refermer ses mâchoires blanches et glacées. Ce fut ainsi, en l'espace de quelques clapotis de vagues ankylosées par le froid, que nous nous retrouvâmes, quelques clampins et moi-même, au beau milieu de nul part, dans les confins gelés et obscurs de la Plaine de Céleste.

    Me frottant les mains l'une contre l'autre, y soufflant même mon haleine brûlante en leur creux, je me maudis pour avoir joué la carte de l'économie et ne pas m'être acheté ces gants en peau de lièvre que j'avais vu dans une boutique de Sombrépine. Mais soudain, comme pour se gaudir de moi et de mon humeur frileuse, un vent démentiel se leva. Il ne dura que quelques battements de cils engourdis mais il suffit à affoler les poils de ma longue barbe, traversant mes habits épais comme s'il ne s'agissait que d'une vulgaire défroque de syncre. Ma vieille peau blanchâtre fut transpercée par les lames du froid. J'ouvris des yeux énormes, écarquillés à la fois par la surprise et par la colère. Qu'est-ce que je foutais ici ?
    Tudieu, j'allais vraiment me geler le croupion.


Dernière édition par Adriano Di Marechialo le Ven 12 Oct - 1:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chevalier de Glace   Chevalier de Glace Icon_minitimeVen 12 Oct - 1:25

Chapitre Deuxième

    Plus tard, après avoir entamé la longue marche qui devait nous mener jusqu'à la cité de Blanche, une image me revenait en boucle devant les yeux. Elle ressemblait à l'une de ces toiles bien en vogue que les peintres du sud de Varme peignaient, emprunte de mélancolie et de tristesse, aux couleurs brûlantes de passion. La scène était figée, comme la plupart des souvenirs que le cerveau était capable de recréer. A moins, bien sûr, que le mien ne fût trop engourdi par le froid pour y replacer quelques mouvements, ce qui était d'ailleurs une hypothèse plus que probable. Je voyais en tout cas, et ce avec une multitude de détails, la poupe de l'Ellinor s'élancer vers le soleil couchant, voguant vers le large, nous abandonnant sur ces terres hostiles. La galère laissait dans son sillage des débris de glace, comme une épouse furieuse laissait derrière elle du verre brisé avant de claquer la porte de votre masure. Sans cesse, je revoyais la poupe s'éloigner, donnant quelque peu de la gîte, comme le fessier d'une femme vexée s'en allait dans des rebonds sensuellement furieux. Il y avait aussi les voiles latines qui étaient bombées par les vents de l'est, pareilles à une poitrine généreuse qu'une donzelle gonflait à outrance, preuve d'une fierté blessée. L'Ellinor partie, il ne me restait plus que la saveur salée des embruns de la mer qui, si je poussais mon vice métaphorique un peu plus loin, avait sensiblement le même goût que les larmes versées par un mari abandonné. J'étais ce foutu mari là. Et le plus difficile dans tout ça, c'était de perdre ce que la galère m'avait apporté avec presque autant de ferveur qu'une amante dans un lit : sa chaleur.

    - Qu'est-ce qu'un vioc peut bien foutre là ?

    La voix, agressive et gueuse à souhait, eut au moins l'honneur de me tirer de ma pathétique rêverie de jouvenceau. Le ton employé avait été moqueur, pas de doute là-dessus. L'imbécile qui avait proféré ces mots étaient un jeune freluquet, certainement soldat d'une garnison de rase campagne qui flatulait bien plus haut que son postérieur ne le permettait. Quand je posai les yeux sur lui, je croisai son regard, signe incontestable que le vioc dont il parlait n'était autre que ma vieille personne. Allons bon ! le voyage à bord de l'Ellinor, pourtant long d'une bonne semaine, n'avait pas suffi à cet abruti pour qu'il comprît que je faisais partie de l'expédition ordonné par notre précieuse impératrice. J'en avais donc à présent la certitude : cet avorton était un crétin fini à l'urine de bovin, ses yeux benêts en attestaient cruellement. Je le vis subrepticement sourire aux deux gringalets à côté de lui et qui devaient être ses camarades. Ma décision fut rapidement prise : celle de ne rien répliquer, conservant ma trogne de vieux chevalier fermée et me murant dans un silence de glace. Chose qui ne fut pas bien compliquée, vous en conviendrez. Mais le bovin, qui n'avait apparemment pas compris que je voulais qu'il me fichât la paix, réitéra sa question :

    - Oh ! J'te cause toi. En quoi que l'impératrice a b'soin d'un ancêtre ?

    A dire vrai, je doutais fort que Sa Majesté Louise Abraham, impératrice de Varme, présidente de l'Ultime Alliance, illustre épouse de l'empereur Desmond Ier, eût réellement eu vent de la mission qu'on nous avait confié. Sa Grâce avait très certainement d'autres renards à fouetter. Blanche étant une cité pommée dans l'extrême bord nord-est de la Plaine, plus gelée que les couilles d'un mammouth pris dans un glacier, il était fort probable que les péquenauds fraîchement débarqués que nous étions ne fussent que des pions déplacés par l’assistant d'un assistant d'un délégué d'un conseiller de l'impératrice. Autant dire que nous avions plus de chance de survivre en nous trémoussant nus sur la banquise que nos noms d'arriver jusqu'aux oreilles de Sa Majesté. Le bovin ne semblait pas l'avoir saisi, se donnant des airs importants qui ne le rendaient que plus pitoyable. Continuant à l'ignorer, je fixais le dos des hommes qui me devançaient et je poursuivais ma marche sur cette couche de neige fine et craquante. Nous évoluions tous à la queue leu leu, à un rythme régulier et même un peu trop lent à mon goût. Seul le peigne-cul, flanqué de ses deux camarades, s'était ramené à mon niveau et brisait la jolie petite brochette de pèlerins que nous formions. Le seul fait d'entrapercevoir sa silhouette dans le coin de ma vision commença à foutrement me les briser. Il était grand temps que le bovin regagnât sa place où je n'allais pas tarder à le faire mugir comme une petite vachette, c'était certain.

    - Alors le vieux, tu réponds ?

    Je perçus une légère vibration dans l'arrière de mon crâne, signe que je grinçais des dents tellement mes mâchoires s'étaient serrées. Je laissai s'écouler quelques secondes, le temps de calmer un tantinet mon agacement. Dans ma jeunesse, j'avais maintes fois été houspillé pour mon impulsivité. Je me servais donc aujourd'hui de ma prétendue sagesse d'homme vénérable pour me calmer. Mais à ma grande surprise, quand je relâchai la pression qui bloquait ma bouche, ma voix sortit tel un fouet claquant dans l'air glacé :

    - Si tu détestes tant les vieux, je peux t'enfoncer ma lame dans le cul pour être sûr que tu ne le sois jamais, qu'en penses-tu ?
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