Céleste Fantaisie
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Forum RPG de fantasy médiévale
 
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L'avenir des peuples dépendra des peuples.
Le Peuple de l'Avenir, lui, dépendra de l'Avenir...
[Louise Abraham]

Par les Chutes ! Quand il fallait gagner une bataille,
l’Histoire ne retenait pas l’honneur.
L'Histoire retenait le vainqueur.

[Adriano Di Marechialo]

L'amer est l'écume du souvenir.
[Camiy Saint-Syr]

Ils me reprochent d’abuser de la crédulité des gens.
Pourtant, mon métier est semblable à celui du berger:
j’élève des moutons dans le but de les tondre…
[Ometeotl Jahar]

Il vaut mieux se retrouver devant des Orcs en colère plutôt que devant des nobles
et des politiciens.
Quand un Orc veut te tuer, il le fait savoir clairement
et, généralement, sous tes yeux.
[Barry Toothpick]

Miséricordieux, j’avalerai vos supplications, délices de ma victoire !
[Rubis Solime De Babaux]


Le proverbe "Il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud" marche aussi avec les elfes...
[Walgrim Grindal]

Litanie de larmes, symphonie en pleurs majeurs.
Rater une mesure, repartir à zéro. Mélodie funeste.
Danse macabre, l’effleurer et puis s’en retourner pleurer.
Seul.
[Sheren]

Il suffit d’un seul regard
entre deux coups de hache et quelques têtes coupées
pour que leurs destins soient scellés à jamais.
[Kalea Grindal]

Ma soif de vengeance s’est tue dans un murmure :

Le silence…
[Cronose]

Le pire n'est pas de mourir, mais d'être oublié.

[Erwan D. Layde]

Il n'existe ni de mauvais, ni de bon,
Seulement des divergences d'opinion.
[Isarus]

La maîtrise d'une épée doit être apprise, exercée et maitrisée. Le jeune apprenti du forgeron ne commence pas
par forger une belle épée
pour le prince. L'apprentie tapissière ne tisse pas le tapis préféré de la reine
avec ses premiers fuseaux.
Ainsi, le rhéteur fait ses premiers discours à son miroir et le soldat se bat d'abord
contre un mannequin, et non contre son ennemi mortel.

[Maël Theirmall]

L'Harmonie passe aussi par la Diversité,
tel le ciel embrasé d'une soirée d'été.
[Laranith]

Un par un, il traîna les corps jusqu’à la falaise et les jeta à la mer afin de leur offrir une sépulture rapide...

Et afin de libérer la clairière de ces putrides émanations. La nature n’avait pas à contempler la folie des hommes.
Elle n’avait pas à supporter la barbarie des êtres qu’elle avait un jour engendré...
[Trucid]
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 Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]

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Camelle Elwhang

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MessageSujet: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeMer 4 Avr - 15:57

Ce matin là, il faisait sombre.
La nuit avait été tranquille. Tranquille et douce, la nuit. Sous la lumière blafarde, un être, un petit être s’était assoupis entre les racines d’un pin. Majestueux était ce dernier, roi imposant tant par sa hauteur que par sa force. Que les vent souffle ! Il ne tombera pas… Qu’il balaye la terre entière, qu’il la rase, ce géant ne bougerai pas d’un pouce. Il était puissant et humble. Humble et pourtant meurtrier. Les plantes ne poussaient pas sous lui et celles qui osaient l’affront se voyait vite couvert d’échec, tant et si bien qu’il mourrait, inéluctablement. C’était ainsi dans cette forêt. Pour vivre il faut tuer et pour tuer, pourquoi faudrait-il vivre ? Car comme chacun le sait, une mort en entraine une autre. Un départ offre une voie et beaucoup la suivent, s’en vont. Bien sûr, pas tous partent mais ceux qui la voit, cette route, n’en reviennent jamais indemne. Ce qui ne partent pas physiquement laisse leur âme et leur conviction sur le sentier sinueux de l’Oubli. Ce même Oubli qui fait défaut à d’autres. Certains le cherche, des années durant, et au bout du compte, apprenne. L’Oubli ne vient pas en le cherchant, au contraire. Ces gens là sont des antithèses vivantes. Comme le pin. Il cherche à oublier pour ne pas le faire, pour ne pas effacer un sourire, pour ne pas anéantir un regard. Et le pin, dans sa majesté honnête et simple tue non pas par envie mais parce qu’il ne peux faire autrement, parce qu’il ne peut écarter ses branches pour laisser filtrer la lumière. Géant de pouvoir ne laissera ainsi jamais le trône de terre et de lombrics sur lequel il siège, face à sa propre immondice, impuissant. Antithèse.

Il avait plu récemment et le chemin –si on pouvait nommer cela ainsi- ressemblait d’avantage à un marécage qu’à un chemin. La forêt sentait bon, elle sentait le frais, la fleur et l’humidité. Parfois, en pleine journée, on pouvait même sentir la chaleur s’échappant comme une furie de l’habitacle boisée où elle avait fait son nid. Il régnait dans cet endroit un chuchotement. Le murmure des arbres aussi vieux que Céleste. Dans un soupir du vent, je les entendais. Je les écoutais, leur complainte fragile résonnant dans mon crâne, indéfiniment. Je levais les yeux vers le sommet des Immenses qui m’entouraient. Je levais progressivement la tête, regardant avec attention le lierre courir joyeusement sur leur écorce ridée par le temps. Je ne voyais même pas le feuillage dense que j’eus la désagréable impression que les arbres me tombaient dessus, chavirant à gauche, tanguant à droite… Je ramenais rapidement mon attention sur la boue épaisse sur laquelle je marchais. J’étais pieds nus, il faisait plutôt froid bien que la température soit plutôt clémente depuis mon petit voyage. Trois jours. Trois jours que je n’avais rencontrer personne, que j’étais seule et belle et bien seule. Seule avec les chuchotis incessant bourdonnant dans une cacophonie monstre, faisant battre mes tempes. J’avançais donc dans cette gadoue immonde à l’odeur putride, évitant au possible les cafards et les verre qui se trainaient avec joie dans cette abondance pour eux. Le malheur des uns font le bonheur des autres. Ces petites bêtes ne me dégoutaient pas, ne me dégoutaient plus. Elles avaient été mes compagnes durant de nombreuses années, durant de long jours et de longues nuits, dormant dans ma main, dans mon cou, sur mes cheveux. Bien plus que des bestioles, elles étaient progressivement devenue mes amies, si fidèles que plus d’une fois elles m’avaient servit de repas.

Ici, le soleil ne perçait pas assez pour que l’on distingue l’aube du couchant, le matin de l’après midi. Seule la nuit devenait guide et repère temporel. Mais elle tombait vite, trop même. Et encore une fois, le changement de clarté me surpris. Très vite, je dû me résigner à cesser d’avancer pour me chercher un berceau propice au sommeil mais aussi au dressage. Trois jours. Trois jours que je ne m’étais pas punit. Me sentais-je mal ? Non. Non, je me sentais même étrangement bien mais si Monsieur apprenait que je n’apprends plus loin de lui, il serait fou de rage. Et je passerais encore une nuit et un jour entier sous l’acier froid. Sur tout mon corps, il savait faire danser sa lame et connaissait depuis longtemps les points faibles qui le faisait frémir. Soupir. Expire. Ainsi, je décidais qu’il ne saurait rien de cette dérive à mon Education. « Sois docile, oui, sois gentille ». Tais-toi. Tais-toi donc ! J’avais mal à la tête, si mal que chaque pas résonnait en moi comme un cri entre deux montagnes. Un bruit étrange cependant sous mon pied droit. Un splash écœurant. Vomitif puissant. Je levais celui-ci pour découvrir un Ami, un petit insecte à la carapace noir et luisante. Petit… Il devait faire la longueur de ma main et de son ventre jaillissait une bouillie blanche, tel du pus. Je contemplais mon œuvre quelques secondes avant de me décider à retirer la petite chose qui battait encore de ses pattes embourbé dans sa matière blanchâtre et épaisse. Petit être poisseux qui me colla à la main tandis que j’essayais de le faire tomber dans sa maison, cette boue immonde qui me salissait jusqu’à mi-mollet. Une fois la victime à terre, je m’essuyais les mains sur la robe blanche initialement, donnée par l’hôte très gentil qui m’avait accueillit. Oui, cet homme m’avait rappelé Monsieur, surtout lorsqu’il m’a dit d’une voix un peu guttural
‘Crie ! Vas-y Puterelle, mont’e voir ta jolie voix à nos voisins…’. Oui, c’était presque aussi violent que Monsieur. Mais Monsieur, lui, m’aidait beaucoup. Il m’expliquait toujours pourquoi cette leçon. Jamais un argument similaire, il m’en avait fait assimiler des choses… Mais le jour où le gentil paysan m’avait accueillit, il m’avait punit à ma place, j’étais beaucoup trop fatiguée pour le faire toute seule.

Me tirant de mes pensées admiratives, je trouvais finalement un pin dont les racines s’entremêlaient intelligemment, me laissant assez de place pour me glisser entre. Je sortis lentement mon petit couteau. Je profitai du peu de lueur qu’il me restait pour m’observait. Mes jambes étaient sales, pleines de boue et mes pieds avaient des petites griffures qui ne saignaient plus. Mes ongles étaient noirs et trop long. A certains endroit, le noir se mutait en vert moisis. Puis, dans un geste compulsif, je me grattais frénétiquement l’avant bras, me balançant d’avant en arrière. Très vite, de grosses marques rouges naquirent sur celui-ci, et bientôt, un petit coulis de sang perça mais j’étais bien trop absorbée que je n’y prêtais pas attention. Et soudain, le calme. Paix intérieure. J’étais prête à me purger, à m’apprendre. Quelle serait la leçon du jour ? Ne jamais louper mes purgations. Alors ? maintenant que je savais le pourquoi, je soulevais la robe tâchée, l’enlevant sans pudeur ni honte, laissant à la nuit le corps blafard qu’elle sauva beaucoup de fois. Et mes doigts passèrent sur mon mollet, suivit de près par la lame, puis sur mon ventre et entre ma poitrine. De la sueur froide perla mon front mais aucun sons ne sortaient de la bouche. J’avais acquit grâce à des années d’entrainement à ne pas crier, à ne pas pleurer. Juste impassible. Impavide. Le supplice dura une heure, peut être deux. Et enfin, sous la Mère Nocturne, je m’endormis sans autre forme de procès, la forêt bruyante se mourant sous mes paupières lourdes…


Un.

Un et Deux.

Deux jours plus tard…


Cinq jours sans civilisation. Cinq jours sur ce petit chemin boueux et puant. C’était un miracle que je n’ai pas encore la gale de boue. Bien que certaines plaies étaient virulentes, pour le reste, j’allais bien. Voir même très bien. Mes Amis m’avaient aidé à me nourrir convenablement et les petites marres causées par les pluies avait étanchées ma soif. Et enfin, dans une trouée de lumière aveuglante –j’avais vécu cinq jours dans la pénombre humide de la forêt- des bruits. Des rires, des animaux, des cris, des paroles échangées simplement, sans se soucier de quoi que ce soit. Je m’approchais, doucement, la boue se muant lentement en terre sèche grâce au soleil… Qui n’était pas présent ce jour là. Il faisait gris ce matin là. Un gris morne, anthracite, qui ne laissait voir qu’un étau alourdissant de nuages bas et menaçant. *Ce n’est pas une belle journée, non, pas une belle journée*. Une journée où les personnes n’auraient jamais deviné ce qui allait arriver…



Dernière édition par Camelle Elwhang le Ven 4 Mai - 12:30, édité 4 fois
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Tridd

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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeJeu 5 Avr - 22:59

Au large des côtes externes du Duché de Port-Écume
an 998 après le Syncrétisme, mois des Moissons



      « C'est de la folie, nous de- »

      « LA FERME ! »


    Tridd n'aimait pas qu'on discute ses ordres. Passablement énervé depuis le début du voyage, certains de ses orcs n'avaient cessé d'exprimer des doutes quant à leur destination. Dangereux, complètement fou, voilà le genre d'arguments qu'on lui sortait. Il avait au début écouté les plaintes calmement et les avait prises en compte. Il les avait bien sur déjà considéré et avait tout fait pour les contrecarrer mais devoir expliquer cela revenait à vouloir apprendre à coudre à une chèvre. Son choix était évidemment très réfléchi et il estimait ne pas avoir à le justifier devant ces matelots.

      « Écoute moi bien et répète-le à tous ceux qui voudraient encore venir me faire chier. Le prochain qui remet en cause MES décisions, fera la rencontre de la lame de mon épée, et ses intestins prendront l'air quelques temps avant que sa dépouille passe par dessus bord. Compris ? »


    L'orc contestataire déglutit et s'éloigna en vitesse de Tridd. Celui se retrouva à nouveau seul dans la minuscule cabine qui lui servait de bureau au milieu de l'océan. Ses cartes des côtes des royaumes des Hommes ne le quittaient jamais. Héritage du clan, elles étaient la chose la plus utile qui soit pour eux. La seule source de revenu de ces orcs, c'était les pillages qu'ils effectuaient. Ceux-ci constituaient aussi un des seuls ravitaillements qu'ils pouvaient faire, en nourriture ou en objets de la vie de tous les jours. En fait, les marchands des différentes autres cités ne voulaient pas commercer avec eux, les orcs. Toujours ces mêmes tensions raciales. Malgré cela, il arrivait que certains peuples acceptent l'or et les manières des orcs, mais, depuis l'ouverture des frontières et l'apparition de l'Ultime Alliance, ils faisaient tous blocs contre eux désormais.

    Ils étaient plus trop éloignés selon les estimations de Tridd. Encore quelques heures et ils pourraient accoster. Les côtes étaient déjà visibles au loin. On apercevait quelques falaises mais aussi quelques plages de sables fins. On était encore loin des glaces de la Mer Songeuse. L'Ardent Océan était beaucoup plus favorable à la navigation des vaisseaux orcs.


      « TERRE EN VUE ! AVEC UN VILLAGE AUSSI ! »


    Les côtes du Duché de Port-Écume étaient pleines de cibles idéalement placées, Tridd en était convaincu, malgré toutes les remarques qu'on lui avait fait parvenir durant la traversée. Elle avait duré une semaine, sept jours entiers pendant lesquels il ne s'était absolument rien passé. Aucun incident n'était venu perturber la marche silencieuse des navires orcs vers leur destination. De toute façon, tout vaisseau isolé quel qu'il soit n'avait aucune chance de s'en sortir sans dommages face à la petite armada du clan Soreghid. Les dix vaisseaux ne laissaient rien passer. Ils suffisaient qu'ils s'étendent un peu sur la longueur pour couvrir une bonne partie de la route devant eux. Mais ils n'avaient rien rencontré et arrivaient maintenant au point voulu, à l'endroit choisi par Tridd.

    Au premier abord, c'est cette côte qui paraissait la plus dangereuse, et pour cause. On avait raison de s'en méfier. Le Duché de Port-Écume représentait la première puissance navale parmi les six Duchés humains avec une flotte de plusieurs dizaines de galères. L'énorme avantage qu'ils avaient à leur disposition était sans conteste la géographie. L'espèce de baie naturelle formée par la pointe de terre au sud-ouest de Port-Écume leur fournissait un abri presque parfait. Tridd l'avait remarqué et supposait que le Duc aussi et avait donc mis le plus gros de son armée sous cette protection. En suivant ce raisonnement, Tridd en concluait qu'il y avait vraiment peu de vaisseaux en défense sur l'autre côte, pas celle à l'intérieur mais celle de l'extérieur. De plus, doutant que les autres chefs orcs en étaient arrivés à la même conclusion, Tridd pensait vraiment être le seul à exploiter cette faiblesse en attaquant si proche de l'ennemi. Voilà comment en étaient-ils arrivés ici, Tridd et ses orcs. Ils avaient confiance en lui et en son raisonnement, il ne se sentait pas tenu de l'expliquer à ceux qui doutaient, d'autant plus que leur compréhension était parfois limités si il y avait des subtilités.

    Tridd sortit enfin de la cabine. Le vent fouetta son visage et fit s'envoler ses cheveux. Les maigres rayons du soleil se reflétait sur les vaguelettes qui agitaient légèrement l'océan et aveuglait Tridd trop habitué à l'obscurité. Quelques secondes plus tard, alors que sa vue s'était accommodé à la luminosité, il put enfin voir le large. La côte était maintenant parfaitement visible et on pouvait distinctement observer un village. Tridd était content. Il avait trouvé sa cible pour cette fois. Il pourrait rapporter un beau butin et des vivres pour quelques temps. Cela arrivait à point nommé. Il s'approcha alors du responsable du navire sur lequel il était et lui donna ses ordres.


      « Prévenez les autres vaisseaux, nous accosterons sur la place à côté et attaquerons immédiatement. Si ça se trouve, ils nous ont déjà repéré, il faudra faire vite et sans erreurs. Transmettez ! »


    Il sortit alors des drapeaux de couleurs différentes et à l'aide d'un code simple convenu, il indiqua aux autres les directives et la voie à suivre pour arriver jusqu'au village. Tridd rentra à nouveau quelques instants, juste le temps de récupérer son épée à l'intérieur. À peine quelques dizaines de minutes plus tard, les premiers bateaux touchèrent terre. Les autres ne tardèrent pas à suivre. Au final, ce n'est pas moins d'une soixantaine d'orcs qui finirent par se retrouver sur la plage. Tridd débarqua parmi eux. Il prit aussitôt la direction des opérations. Il divisa les orcs en deux groupes. Un petit, composé d'une douzaine d'orcs et le reste dans un deuxième groupe. Il désigna le premier à surveiller les navires et monter la garde durant le pillage, pour vérifier qu'aucune galère de soutien n'approchait. L'autre groupe suivit alors son chef vers la bourgade. Juste avant d'entrer, Tridd donna ses dernières instructions, comme d'habitude.

      « Le village a l'air très peu défendu, mais je ne veux pas de pertes inutiles. Ne vous éparpillez pas trop, restez au minimum par groupe de dix, ne vous laissez pas surprendre et survivez. Pas de pitié envers ceux qui résistent. Ceux qui se rendent, laissez les s'enfuir ou attrapez les et faites en ce que vous voulez, à vous de voir. Je demande juste à ce qu'on m'apporte toute personne susceptible de valoir une demande de rançon. Maintenant, sortez vos épées et pillez tout ce que vous pouvez ! BATTEZ-VOUS POUR LES ORCS DU CLAN ! »


    À ces mots, Tridd leva son épée au ciel et un cri puissant sortit de sa gorge. Le même cri fut reprit par tous les orcs en même temps. Ce vacarme retentit dans tout le village et dans toutes les oreilles des villageois, Tridd en était sur. Effrayer ses ennemis avant la batailles, c'était la marque de fabrique de ce clan de barbares. Ils s'élancèrent alors tout en continuant à hurler. Tridd, lui, marcha jusqu'à l'entrée du village, sans se presser ni courir. Pour lui, seule la victoire comptait, la bataille n'était accessoire. Si un fou ou un résistant se dressait devant lui, il se ferait un plaisir de l'occire, mais il ne courrait pas après ce genre de barbarie. Lui échafaudait les plans et les faisait exécutés. Il se dirigea alors vers la place principale, de là où il pourrait contrôler un peu tout et avoir régulièrement des nouvelles de ses orcs qui ratissaient les rues étroites à la recherche de biens précieux ou de denrées transportables.

    Tout se passait extraordinairement bien, comme il l'avait prévu en fait. Son choix de la cible, que ce soit par le hasard ou non, était le bon. Il regarda du côté des navires et de la mer. Il n'y avait rien d'inhabituel non plus.

    Après une dizaine de minutes, deux de ses orcs revinrent, chacun prenant par le bras une chose. De loin, il ne reconnut pas tout de suite la forme, mais au fur et à mesure qu'ils approchaient, il vit qu'il s'agissait d'une humaine. Il attendit qu'ils soient à portée de voix avant de leur lancer une pique d'une voix presque moqueuse.


      « Allons-bon, qu'est ce que vous me ramenez donc là, encore ? »


    L'humaine avait l'air encore vivante et consciente.


Dernière édition par Tridd le Dim 22 Avr - 20:45, édité 1 fois
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Camelle Elwhang

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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeSam 14 Avr - 13:45

Le ciel gris et bas me faisait penser à un étau. Un couvercle que l’on referme, un bol que l’on retourne sur des fourmis, leur coupant vivre et passage. Oui, c’était exactement ça. L’éther lourd devenait lentement suffoquant, et lever mes yeux vers lui me provoquait une nausée atroce. Une envie de vomir irrépressible si bien que plusieurs fois je me forçai à ravaler le glaire acide formé dans la bouche. Et je regardais de nouveau. Comme le mal faisait du bien… Un punition naturel ne valait-elle pas mieux que celle que l’on inflige ? N’est-il pas vrai que sans les éléments nous ne serions pas là ? Fascination éteinte. Mes yeux se perdaient dans l’anthracite, morne, errants sans but, fixant sans comprendre. Un pantin sans âme et désarticulé. Dans ma contemplation éteinte de ce temps mouvant lentement, j’entrepris une marche vers le village. Mes pas étaient lents et gauches, je marchais très mal. Combien d’année de pratique avais-je perdues ? Une ? Deux ? Huit… Rares étaient les fois où j’avais eu l’occasion de développer mes muscles postérieurs mais, dans un miracle que nul ne peux comprendre, j’avais réussit. Je les avais préservé presque normalement. Bien sûr, ils étaient en corrélation avec le reste de mon pauvre corps : maigres, mutilés, presque inutiles. Mes pieds rencontrèrent bientôt un sol plus rugueux, plus ferme que la boue dans laquelle je me trainais depuis quelques jours. Et ma tête, comme pour accompagner ma pensée, se baissa pour observer mes petits arpions pleins de croutes et d’entailles noircit par le temps et l’environnement. Les ongles étaient long, trop long, et sales, trop sales. Par endroit, on aurait pu croire à de la mousse ou de la moisissure. En était-ce peut être, quand bien même, je n’aimais pas les bains…

L’eau sur mon corps avait un rôle de véritable cataclysme. Les hurlements s’enchainaient et les coups partaient. C’était la Méchante qui me frottait. Et elle pleurait, oui, à chaque fois elle pleurait. Je ne l’aimais pas. Je n’aimais pas cette femme qui m’avait arraché au sein de ma mère. Je la détestais autant que j’aimais Monsieur. Au moins Monsieur me faisait mal pour une raison. Elle, elle me décoller la peau et prétendait qu’il s’agissait là d’une question d’hygiène, que j’étais trop salit, trop abimée… Foutaise. Théorie aussi volatile que l’odeur de savon qu’elle versait abondamment sur mon corps. Je tremblais à présent, mes pensées tourné vers la Vilaine. Son chignon trop bien rangé et ses cernes bien trop marquées… Chez moi. Voilà assez longtemps que j’étais partis. Voilà assez longtemps que Monsieur ne m’avait pas donné de leçons. M’avait-il remplacé ? Non, il me l’avait dit, il m’avait murmurer que j’étais unique, la seule qui comptait vraiment… Et cette phrase… En avait-il d’autre ? Prise d’un étrange sentiment, je serrais les poings. Une rage bouillonnante et perfide qui s’insinuait dans mon esprit à la moindre pensée d’autre Camelle. Quel étrange ressentit. Un moment violent puis la seconde d’après, délectation. S’il en avait été autrement, je me jurais qu’il ne serait plus. Prise d’une envie folle de retourner dans la grande demeure, je me retournais un instant vers la forêt par laquelle j’étais arrivée. Partir mais pour aller où ? Je n’avais aucune idée d’où se trouvait la Vilaine, la maison, ma pièce, mes amies. Aucuns souvenirs ne me permettaient un quelconque repère. Alors dans un élan de quasi lucidité, je reprenais ma marche pensive vers le village étouffé par le Grand, bas. Humide. Humide comme la bouche baveuse d’un chien fou, aux yeux injectés de sang. Humide comme les pleurs d’une mère ayant perdu son enfant sous la torture. Humide comme le fluide vital poisseux roulant sur la peau maculée.

Les maisons étaient simples. Très serrée les unes contre les autres, elles formaient alors un petit dédale de ruelles dans lequel beaucoup de gens passaient. En me voyant, les hommes me toisaient ou me regardait bizarrement, une lueur allumée dans leur regard. Les femmes détournaient les yeux pour la plupart mais les vieilles, elles, s’arrêtaient un instant, me parlant beaucoup trop vite. Elles tendaient souvent une main chaleureuse que je m’empressais de fuir en criant. Pas la main. Pas la femme. Pas l’eau… J’errais dans le petit bourg, regardant parfois les étales parfumées de mets dont je ne connais pas le nom que les marchands Gueulards vantaient, vendaient habilement. Non loin de là, on pouvait entendre le fracas de l’écume sur le rivage découpé. Saline, la mère des mers rejetaient allègrement ses embruns maritimes. Pourtant, dans ce paysage parfait quelque chose devenait dérangeant. Bien trop paisible, bien trop animé. Puis soudain, puissant et grave, un cri. Un hurlement muté de voix conjointement liées. Un ensemble puissant et déchirant. Le calme agité, troublé. Et tout se passa très vite. Si vite que j’étais là, à regarder impassiblement le bout de la rue. Quoi ? Qui ? Pourquoi ? Et déjà, les premiers cris d’hommes que l’on tuent, de femmes que l’ont violent et d’enfants que l’on enlèvent. Le bruit troublant des pas affolés. Puis, comme un flash, le bruit se mêla au visage. Des visages déchirés par la peur et la seule et même idée : fuir. Fuir pour se sauver, fuir loin, loin dans la forêt. Se protéger au détriment de quiconque. Au détriment des malheureux qui dans leur maigre espoir s’écroulent. Et enfin, je vis. Des hommes… Non, des choses énormes. Plus grande que n’importe quel Homme. Leur peau était vert, un vert maladif qui leur donnait un air encore plus affreux. Ils étaient ignobles. Le sang tâchait déjà leur équipement…

Puis, une main saisit mon poignet assez fermement. Une main qui me sortit subitement de ma torpeur. Cinq doigts intraitables qui me tiraient. J’étais figée, pétrifiée, horrifiée. Quels étaient ces créatures ? Je fus tirer plus fortement en arrière. La prise me lançait et je résistais. Du moins, j’essayais. Alors que le monstre s’approchait de plus en plus, mes jambes se mirent à courir. Toutes seules. Je n’avais rien demandé pourtant mais elles ne m’obéissaient plus. Je n’étais plus moi. C’était la Peur. Pas la même que lorsque Monsieur arrivait. Non, celle là était différente. Elle me faisait autant tremblée pourtant j’avais une curiosité suicidaire. Que m’apporterait-elle ? Elle était si dérangeante. Elle retournait l’estomac, comme le ciel. Cette même voûte qui donnait l’impression de catafalque, d’étouffement profond.
*Respire*. Pars ! Tais-toi ! Apnée. Je ne l’aimais pas, je ne l’aimais pas, je ne l’aimais pas. Elle qui résonnait dans ma tête, si bruyamment qu’aucun des cris ne parvenait à recouvrir ce mot. Il se répétait sans cesse dans ma tête, de sa voix suave et haut perché. *Regarde*. Je levais les yeux vers la Force qui m’obligeait à courir depuis quelques secondes. Depuis une éternité. Une femme. Une belle femme. De sa main libre, elle soulevait sa robe reprisée maintes fois. Ses pieds était à l’abris dans des bottines en cuir usé, troué et élimé. Elle ne portait pas de bas et ses jupons avaient jaunis. Sa main était fine et ses longs doigts ne semblaient jamais s’arrêtaient. Elle n’avait pas d’ongles pour autant, peut-être un peu sale, peut-être un peu propre. La dame portait une gaine marron, lassée par devant, elle lui cintrait tout le buste, lui donnant une silhouette très gracile qui se mouvait parfaitement avec l’élan de la course dans le village. Ce n’est qu’une fois après avoir détaillé son corps que je me rendais compte que ses vêtements de pauvrette étaient trempée. Et mousseux. Oui, plein de mousse, comme lorsqu’on lave. Horreur accablante. Je me débattais mais elle me retenait alors je criais, je criais à en vider tout mon petit corps d’air. *Lavandière*.

Nous n’étions plus dans la rue principale. Les ruelles s’enchainaient sans jamais s’arrêter. Les murs étaient parfois si proches que je me retrouvais derrière la Dame. Alors, je prenais le temps d’observer ses cheveux. Ils formaient de magnifique boucles blondes, emmêlaient par la course et la peur qui suait sur son front. Sur le mien. Respirations saccadées. C’était la folie de partout. Les pleurs, les hurlement, le bruit de fer donnaient un vacarme incessant, emplissant la tête. Elle s’arrêta brusquement. Nous étions dans une impasse mais il me semblait qu’elle savait ce qu’elle faisait. Les pavés inégaux étaient soudain froid et elle m’attira derrière un petit monticule d’ordure.
*Chut*. Elle s’assis et m’attira doucement contre elle, caressant mes cheveux. Que… Maman ? Maman ? Monsieur ? Non, aucun de tout cela. Seulement, la Peur fait faire de drôle de choses, et celle là, elle m’avait permis de croiser la Lavandière. Lorsqu’un cri retentissait, elle sursautait et me serrait très fort. Trop fort. *Celui là était proche*. Trop proche. Elle commença à pleurer. Des gouttes salines qui ne cachait en rien sa prise de conscience. Nul ne s’en sortira n’est-ce pas ? Une demande muette dans mon regard bleu où brillait La Voix de ma tête. Dans un geste qu’elle voulu certainement tendre, elle me caressa la joue. Personne ne l’avait fait ça, personne depuis longtemps. Des bruits lourds se firent entendre. Des pas métalliques. Un…Deux…Trois…Quatre… Je fermais les yeux et la chaleur que m’apportait Lavandière disparut. Il n’y eu plus que le froid de la Peur. Dans un élan d’audace un peu désespéré, j’ouvrais les yeux sur l’Horreur…

Deux monstres la tenaient. Ils étaient horribles. Si laid qu’il ne devait pas faire de bon Monsieur. Oh ça non, ils n’étaient pas des Monsieur. Qu’étaient-ils alors ? Leur peau verdâtre et leurs pustules pouvaient faire penser à des plantes. Mais les plantes, ça ne vis pas. Non, ça ne vis pas.
*Contente toi de monstres*. Je me recroquevillais, me balançant d’avant en arrière. Mes ongles grattaient frénétiquement mes avant-bras, arrachant la crasse d’abord puis la peau. Bientôt, des petits filets de sang amer coulèrent dans de fines rivières rouge. Mes yeux refusaient de se fermer. Lavandière criait, elle hurlait tant que sa voix se brisa. Comme la mienne. Il la dressait, elle aussi. Méchamment, violemment. Mais elle se débattait comme une furie. Pourquoi ne les laissait-elle pas faire ? La douleur est moins crue lorsqu’on accepte… Elle pleurait, elle me suppliait du regard. Je ne pouvais rien faire. Partie dans ma transe psychotique, aucun muscle ne répondait à mes plaintes silencieuses. *Fuir est le plaisir des lâches, te débattre est celui des faibles*. Je n’étais pas faible ! Non, je ne l’étais plus… Monsieur m’avait appris à ne plus l’être. A ne plus crier quand ça faisait mal. A ne plus bouger lorsque ça commençait. La dame était à bout de souffle. Épuisée, elle n’avait plus assez de force pour résister. Alors, la démence de l’opposition fait place à la folie de l’abdication. Son corset gisait au sol, comme les lambeaux de ses vêtements. Elle n’était plus qu’un jouet sans force ni volonté. Un simple passe temps pour les monstres qui s’en donnaient à cœur joie. Ravagée. Du cruor d’âcre andrinople mêlé de lilial coulait le long de ses cuisses, courrait sur ses jambes pour se perdre sur le sol froid. Quand ils la lâchèrent, elle avait cette expression figée d’horreur sur le visage. Ce masque qui plus jamais ne bougerait. Elle était là, me regardant de ses sans aucune vitalités, mort dans son dernier soupir.

Les deux colosses assouvis s’approchèrent de moi. Je ne leur accordais aucun regard. Muette, je continuais à me frotter désespérément les bras maigres et vermeils. Ils puaient plus que moi encore et il s’esclaffèrent en me voyant ainsi. Leurs voix étaient graves et caverneuses. Ils avaient tué Lavandière…


- Regarde ça ! Un casse-crout’ pour l’chef ! T’crois qu’il s’rait content d’nous ?

- J’suis pas sûr que les coureuses de remparts aussi jeune l’intéresse hmmm t’vois…

- L’est pas bien difficile pourtant.



- On l’embarque et on verra bien. Au pire, j’pense qu’on pourra avoir not’ morceau là d’ssus.


Ni une ni deux, il me saisir. J’étais complètement vidée pour réagir, complètement en catalepsie, je ne pouvais rien faire que me laisser trainer. Le regard dans le vague, ils m’emmenèrent à travers la ville. La ville mise à sac, décombres et cadavres. Le village ne s’était pas tout à fait tût, des hurlements affolés parvenaient encore de la forêt par laquelle j’étais arrivée. Les deux titans me menèrent vers une place, la plus grande et au centre. Ici et là, les rues étaient jonchés de corps, les yeux et la bouche grande ouverte, donnant un festin aux mouches qui se posaient sans plus de procès sur les dépouilles. Au milieu de toute cette catastrophe repoussante se tenait un troisième monstre. Plus affreux encore que les deux autres. Alors qu’il prit la parole, je levais la tête. *Mord les*. D’une pulsion de bravoure, j’exécutais la demande de La Voix. Le premier reçu mes dents dans sa chair. Je serrais les mâchoires à m’en faire mal, lui arrachant un petit cri de douleur, du sang se répandant un peu dans ma bouche.

- Retiens là Silak !

- Je fais ce que je peux, elle a d’la force la catin !



Dernière édition par Camelle Elwhang le Ven 4 Mai - 12:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeDim 22 Avr - 20:44

    Tridd et son clan n'avaient pas l'habitude de faire des prisonniers et encore moins de prendre des otages. La cruauté et la barbarie dominaient leurs expéditions. Si la discipline était de rigueur dans le camp, si l'obéissance au chef de la tribu était obligatoire et plus que respectée lorsqu'il le fallait, c'était tout autre chose lors des batailles et des pillages à l'encontre des villages humains la plupart du temps. Là, chacun était à peu près libre de faire ce qu'il voulait. Il n'y avait plus aucune règle, plus rien ne pouvait les retenir. Piller, voler, violer si l'envie leur en prenait de faire ça avec une humaine, bien que dans l'esprit des orcs, ce soit tout de même assez dégradant. Dans le feu de l'action, rien ne leur était plus interdit. Et ils ne se gênaient pas pour laisser libre court à leur imagination une fois en situation. Tridd ne s'embêtait même pas à essayer de les canaliser ou les calmer. La vie des innocents ne lui importait pas vraiment. Seules la survie et la prospérité de son clan l'intéressaient, quitte à tomber dans la sauvagerie totale.

    Habituellement, toute personne tombant entre les mains de ces attaquants ne vivaient pas bien longtemps, et si elle vivait, ce n'était que pour amuser un peu la galerie en subissant de multiples tortures sous les yeux des rares survivants ou juste sous ceux des orcs. C'était un des rares moments où ils pouvaient rire, alors, ils en profitaient. Tridd prenait parfois part à ces sortes de jeux, lorsqu'il se sentait d'humeur taquine, ce qui n'arrivait pas souvent à vrai dire. Tridd représentait un peu le cerveau, le sérieux de cette bande qu'ils constituaient.
    Les rares fois où ils conservaient vivantes certaines de ces victimes, c'était car elles étaient connues ou importantes et que les orcs avaient l'intention de tirer une bonne somme en échange de leur libération, mais ils le faisaient que très rarement. Les risques pris lors de l'échange d'un prisonnier étaient si grand que ça n'en valait parfois pas le coup. La moindre rencontre avec des humains était prétexte à un piège ou une embuscade et devait donc être évitée le plus souvent.

    Le fait que Vrarg et Silak ramènent comme ça une femelle humaine n'était pas dérangeant mais Tridd ne voyait pas du tout ce qu'il allait en faire. Elle était trop jeune, elle ne manquerait à personne, enfin, personne de vivant en tout cas. Ses parents avaient sûrement du être tués dans l'attaque ou avaient fui, sans l'emporter, c'est pour dire à quel point elle n'intéresserait personne.
    Vrarg et Silak n'étaient pas les orcs les plus intelligents du monde, encore moins les plus intelligents du clan Soreghid, mais c'était de bons guerriers, loyaux, toujours combatifs. C'était les exemples même des personnes que l'on aimait voir sur les champs de bataille mais à qui on ne demandait pas de réfléchir. C'était des gens d'action, pas des penseurs. Tridd les aimait bien pour ça. Toujours est-il qu'ils avançait en tenant cette jeune femme. Qu'allait-il bien pouvoir faire d'elle ?

    En l'observant de plus près, Tridd put enfin se faire une idée de ce à quoi elle ressemblait, et ce n'était pas du tout plaisant à voir. Elle était bien vivace pourtant. Elle ne voulait pas être ici et se débattait pour essayer de s'échapper. Tridd s'amusait de voir une telle situation. Une fillette qui tenait tête à deux éminents guerriers. L'énergie du désespoir l'habitait et la rendait folle, presque hystérique. À un moment, elle se mit à mordre Silak qui, de surprise, poussa un petit cri. Les deux orcs se disputaient un peu, cherchant à la maintenir un peu plus au calme. Tridd ne rigolait plus vraiment, au contraire, il s'impatientait un peu. Alors que la fillette parvint presque à sortir de la prise de l'orc qui la tenait, Tridd se décida à agir. La plaisanterie avait assez duré pour lui. Il s'élança vers les trois en courant et, en arrivant à leur niveau, il mit un violent coup de poing dans la poitrine de la jeune humaine. Elle s'arrêta aussitôt de se débattre. Il avait tout de même mesuré sa force, pour ne pas la tuer d'un coup. Il se redressa et toisa ses deux compagnons.


      « Pourquoi vous me ramenez ça ici ? »

      « On pensait que … enfin, qu'elle t'intéresserait, t'vois. »
      C'était Vrarg qui avait répondu.

      « Et que voulez-vous que j'en fasse ? »

      « ... »
      Les deux se turent.

      « Elle n'a aucune importance, elle ne mérite même pas qu'on la capture ! »


    Tridd l'examina sous toutes les coutures. Elle était vraiment sale, elle puait, encore pire qu'un animal qui serait mort depuis plusieurs jours et qui aurait été abandonné en plein soleil en plein mois chaud. Tridd remarqua même de la pourriture et de la moisissure sur plusieurs parties de son corps. C'était vraiment répugnant. Tridd osait à peine la toucher de peur d'attraper une saleté qui se transmettait par la proximité. Ses vêtements, qui devaient être blancs à l'origine, était à présent recouvert de boue, comme si elle avait traîné quelques temps en dehors du village, en plein milieu de la forêt. C'était vraiment étrange aussi, qu'on l'ait laissée vivre ainsi, alors que normalement, d'après ce que Tridd avait pu voir depuis qu'il pillait et tuait, les gens étaient plutôt enclin à s'entraider et surtout à aider les plus jeunes. Cette fillette ne venait clairement pas de ce village, elle était arrivé depuis peu, ou alors même durant la bataille.

      « Bon, si tu n'en veux pas, on n'a plus qu'à la tuer. » Comme pour accompagner ses paroles, Vrarg sortit son épée et la dirigea vers la gorge de la jeune femme. Tridd réagit aussitôt.

      « Non, arrête ! Je vais m'en occuper moi-même. »


    Ce faisant, il alla chercher une corde qui traînait à quelques pas d'ici, et un morceau de bois. Il attacha la corde au cou de l'enfant et lia l'autre extrémité au pieu improvisé. Ainsi cloué au sol, elle ne risquait plus de se réveiller lorsqu'elle se réveillerait. Tridd s'adressa alors aux deux autres qui l'avaient observé durant tout ce temps.

      « Qu'est-ce que vous attendez ? Allez continuer le pillage et commencer à embarquer tout sur les navires. Transmettez ces ordres et travaillez-y aussi. Je reste seul avec elle. Aucun risque. »


    Ils partirent aussitôt. Il ne faisait pas bon remettre en question un ordre de Tridd en ce moment. Celui-ci s'accroupit et s'assit littéralement par terre en attendant qu'elle reprenne conscience ou en tout cas, qu'elle le montre, qu'elle ouvre un œil …

    Quand enfin cela arriva, Tridd attendit quelques instant qu'elle refasse surface puis lui posa directement la question qui l'intriguait depuis ces longues minutes.


      « Que faisais-tu dans ce village ? D'où viens-tu ? »
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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeDim 20 Mai - 18:52

Je me débattais comme je le pouvais. La poigne forte du Vilain m’enserrer les poignets avec vigueur, il n’était vraiment pas décidé à me lâcher. Pourtant, j’allais au-delà des limites autorisé par mon propre corps frêle, je le savais. J’avais mal et je devenais de plus en plus faible. L’air se faisait plus rare dans mon corps. Respire. Je regardais ces Monstres sans âmes qui s’accrochaient à moi tels des sangsues. J’haletais et criais, criais si fort, si fort que ma gorge devenait lentement très douloureuse. Des lame dans la voix, des Suceuses de Sang aux bras et seule demeurait intacte en moi la folie. L’idée insensée que je pouvais m’enfuir. Que je pouvais partir. Courir très loin de ce cauchemar, fermer les yeux. Ne plus voir lorsque mes paupières glissaient sur mes yeux ceux de Lavandière. Ne plus entendre sa voix rassurante et pourtant fébrile. Ne plus voir le sang et oublier d’entendre sa douleur… Ne plus vivre le supplice de celle qui m’avait réconforté. Celle qui m’avait peut-être sauvé par son sacrifice. Au pire, qu’aurait-il pu se passer ? J’aurais été à sa place, très certainement. J’aurais eu mal. Est-ce un mal ? Non… Non, le mal c’est pas eux. Non, c’est pas eux. Le Mal c’est moi. Je suis la graine du Mal, il ne doit pas prendre racine, non, il ne doit pas ! Monsieur… Ô Monsieur, vous aviez raison. Pour tout ! Apprenez moi, encore une fois. Répétez encore les même mots. Encore. Encore. A mon oreille le souffle coupé, la voix brisé et froide. Rien. Ce Vide, ce Néant de Monsieur. Il avait raison et que le monde se meurt ! Tout le monde est en tord. Tous sauf lui. Sauf lui qui m’a ouvert les yeux. Le Mal, la Douleur et la Peur sont au plus profond de nous même. Les servir, s’attirer leur bonne grâce, c’est déjoué la Mort. C’est le déjouer. Rions ! Rions ! Qu’il est aveugle ce mal ! Qu’il est aveugle, lui qui ne voit pas que je le trompe. Oh oui, comme c’est plaisant… Je le retourne, encore et encore. Et je ris de ma supériorité. N’a-t-il rien vu ? A force de tromper, Monsieur était devenu Néant. Comme j’aimerais devenir Néant ! Mais à ce moment là, je n’avais rien vu. Douleur profonde. Des yeux écarquillés et un cri qui se mourrait silencieusement dans ma bouche. Noir, je viens à toi.


« Pathétique Petite ! » . La voix résonnait. Elle m’encerclait la tête et me faisait souffrir. Imbécile créature répétait-elle. Outch. Je posai doucement une main sur le sol. Le sol ? Froid, glacé même. Lisse, sans imperfection. Mes doigts se portèrent ensuite à ma tête douloureuse. Elle tournait, tournait ! Mais pas de sang. Je ne m’étais pas blessée, non, pas de sang. Juste cet affreux mal de crâne qui me faisait fondre de l’intérieur. Mes yeux se décidèrent à s’ouvrir. Le noir qui m’entourait était éblouissant mais, au bout de quelques secondes à peine, je recouvrais la vue. Du moins, ce que je pouvais discerner dans ce sombre endroit. Il faisait froid. J’avais froid. Devant moi, rien. Juste une brume un peu plus blafarde. Juste une brume, devant moi. J’étais complètement sonnée. Que s’était-il passer pour que j’arrive là ? Je grelotais tellement que mes tremblements se muaient en spasmes. J’avais l’habitude. Mes dents claquaient sans que je puisse les contrôler. Je bougeais mes doigts figés dans la température extrêmement basse. Ils étaient rouges, pas besoin de voir pour le savoir. Les bouger devenait très rapidement un enfer. Calvaire vital. J’avais si froid, si froid. Une larme perla ma joue. Voilà que je pleurais. Pathétique Petite s’offusquait l’écho de ma tête. De ta tête ? Imbécile Créature ! Regarde ! Regarde Immondice. J’ouvrais les yeux embués, fixant l’Insondable Noir. Non ! Stupide, Stupide Petite Fille ! Regarder n’est pas voir ! Tes yeux te trompent ! Tu es baisée Idiote ! Ma bouche s’ouvrit, surprise par un tel vocable. Choquée peut-être. Non je ne l’étais pas. C’était un air de convenance convenable que j’aimais me donner. Mes yeux me trompent… Ma tête me faisait souffrir tellement. Je n’arrivais plus à rien, je me sentais partir. Plus rien ne m’appartenait plus. Comme si… Comme si une force me tenait, pantin du Vide. C’est bien ! Tu commences à comprendre les vrais choses. Alors, je fermais les yeux et m’abandonnais à cette Chose, à ce mal irascible qui me vrillait les tympans, me vrillait la tête. J’inspirais de cet air froid qui me gelais le corps. C’est bien, tu commences à comprendre Petite Débile ! Rien ne sert de vouloir tromper le Mal ! C’est lui qui te trompe, toujours. Es-tu mon mal ? Question innocente, d’une enfant à l’Inconnu, d’une fillette perdu à la boussole, la seule qui pourrait la sauver. Je suis ton Mal, Petite Fille, je suis ton Mal et je te guide… Tu es à moi, ne l’oublies pas…


Sa voix s’éteignait dans un murmure glaciale et moi, je reprenais lentement mes esprits. Mes yeux papillonnèrent et je fus frappé par la lueur du jour, la chaleur accommodante du mois des Semences. J’étais allongée sur la place. Autour de moi s’entendait le chaos général, encore le même. Les femmes qui crient, qui crient et soupirent, les hommes qui meurent dans un effroyable et appétissant bruit de succion. Et les enfants. Les enfants qui gémissent la mort de leurs parents. Qui pleure leur dernière heure venue. C’était triste mais c’était comme ça. « Tu es à moi ». Corps et âme. Je suis ta main, je deviens tes yeux. Mal, Maitre Mal, comme Monsieur serait fier de moi ! Si fier, si fier ! La joie appartient aux faibles. Faut-il être triste tout le temps alors ? Non. Bien d’autres sentiments pallient à ce.. cette chose d’être heureux. Je tournais la tête et crachais au sol. Maudis soit ce sentiment. Je respirais de nouveau à peu près normalement, si tant est que la normalité existe. Je vis alors le Moche, assis, près de moi. C’est aussi à ce moment là que je me rendais compte le lien qui me sciait le gorge. Ça brulait, ça brulait tellement, il avait serré la corde. Tu as mal ? Es-tu faible à ce point, Stupide Créature ? Non ! Bien sûr que non ! Je ne sentais presque… Rien voyons ! Je lui lançais un regard plein de défit. Il y avait quelque chose en moi qui avait changé. Quelque chose, profond, très profond. Je n’étais plus moi, j’étais le Mal. La voix de la Chose brisa le silence tendu de sa voix roque et qui aurait pu faire trembler le plus solide des hommes. Mais pas une petite fille. Pas toi, Camelle, toi, tu es mon enfant, tu m’as embrassé. Tu es mon amante. La voix de ma tête avait dit ça, comme… comme avec un sourire. Sa voix tranchante devenait presque douce… Ne te berce d’illusion Petite Chose ! Je regardais de nouveau le Monstre à la peau Verte. Plutôt, je le voyais. J’avais entendu ses paroles. Je les avais comprises. Seulement, avais-je envie de répondre ? Non, tu ne veux pas… Et un sourire sinistre fendit ma face crasseuse. Un sourire s’étirant toujours plus, dévoilant mes dents pourries, où, j’en étais sûre, on pouvait voir quelques restes de mes Amies, mangées un peu plus tôt. L’homme ne bougeait pas, impassible. Alors, je lui crachais à la figure, je lui crachais dessus, à lui et ses questions ! La colère… C’est bien, c’est très bien ! Laisse la t’envahir…

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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeSam 9 Juin - 15:31

    La petite humaine avait du mal à revenir à elle. Pourtant, Tridd n'avait pas mis toute sa force dans le coup, bien au contraire, il avait essayé d'y mettre le moins de puissance possible pour ne pas trop la blesser mais apparemment, même comme ça, c'était trop. Les humains étaient trop faibles par rapport aux orcs, et les humaines encore plus. *Pauvres petits êtres chétifs. Tellement faibles.* Lorsqu'enfin elle rouvrit les yeux, elle ne sembla pas vraiment faire attention à Tridd. Elle semblait … ailleurs, comme si elle avait autre chose en tête, quelque chose qui prenait toute son attention, une pensée particulière pour autre chose ou quelqu'un d'autre. Tridd était patient, enfin, jusqu'à un certain point. Il attendrait qu'elle veuille bien parler, si elle savait le faire et qu'elle réponde à ses questions si toutefois elle les avait comprises. Non seulement les humains étaient faibles mais aussi, ils étaient parfois aussi bêtes que des animaux. Heureusement, Tridd était un orc, et il était fier d'en être un. Parfois, il avait de la pitié pour les autres espèces mais après, il se souvenait de ce qu'ils étaient, lâches et faibles, et se disait qu'il faisait bien en les attaquant, les pillant et les massacrant ainsi. Il leur rendait service, il éliminait les plus faibles, ceux qui pouvaient le moins se défendre.

    Tridd fut interrompu dans ses pensées par la petite qui tenta de se redresser. Elle s'aperçut bien vite de la présence de la corde. Elle la gênait apparemment mais pour Tridd, ce n'était pas grave, il ne s'en préoccupait pas plus que ça. Tant qu'elle ne s'étouffait pas comme quelqu'un qu'on pend, c'est que la corde n'était pas trop serré. Elle tenta de l'enlever avec ses mains mais elle renonça bien vite. Le nœud était bien fait. Les orcs du clan Soreghid étaient des marins hors pairs, cela aurait été une honte que quelqu'un parvienne à se décrocher après avoir été ficelé ainsi. Surtout une si petite et si frêle fille, humaine qui plus est. Allait-elle répondre à la question ? Tridd l'espérait, ça éviterait les problèmes pour elle et enfin, il apprendrait quelque chose à son sujet. Avec un peu de chance, il pourrait même demander une rançon ou une récompense pour remettre cette petite à son propriétaire ou à qui voudrait bien d'elle. Ca serait pas bien dur à trouver, une fois qu'il saurait d'où elle venait et comment elle s'appelait. Malheureusement, elle ne fit rien de cela. Elle se contenta de cracher à la figure de Tridd au lieu de répondre aux questions.

    Tridd recula d'un pas et s'essuya lentement le visage, dégoûté. Dans sa tête, il se demandait déjà quelle torture il allait bien pouvoir infliger à cette fille pour la punir de son affront. Alors qu'il était hors de portée, Tridd observa la petite sans la voir vraiment. La seule chose qui lui sauta aux yeux, c'était sa saleté, repoussante, horrible. Maintenant qu'il y faisait attention, il est vrai qu'il y avait même une sacrée odeur qui se dégageait d'elle. Aucun endroit visible de son corps n'était épargné par la crasse, il y avait même de la mousse entre ses doigts de pied. Tout n'était que saleté. S'il devait la garder quelques temps pour espérer obtenir de l'argent contre sa libération, il lui faudrait supporter tout cela. Il devait faire quelque chose contre ça. Et il avait sa petite idée. Il s'approcha d'elle, la repoussa de la main, ce qui la mit sur les fesses, et il prit la corde dans sa main, l'extrémité qui était accroché au pieu planté dans le sol. Il s'éloigna alors et se dirigea vers la côte et la mer, tirant derrière lui la petite, comme un chien que l'on promène. Elle n'avait aucune dignité selon lui, alors, il ne lui montrerait aucun respect. Malgré la tension sur la corde et les tentatives de la fille à vouloir s'échapper sans doute, Tridd ne se retourna même pas et arriva sans peine à la traîner derrière lui. En route, il croisa plusieurs de ses guerriers qui continuaient de piller le village, de voler tout ce qu'ils trouvaient, de fouiller chaque maison sans en oublier une seule. Les pillages devaient leur permettre de vivre jusqu'au prochain, rien ne devait être gâché. Aucun d'eux ne posa de questions à leur chef et de toute façon, il ne leur adressa pas une parole, même pas un regard. Il avançait à grandes enjambées, sans s'arrêter et sans se soucier de ce qu'il se passait autour de lui. Il savait que le village était sous contrôle et que si une armée approchait pour riposter, les orcs savaient ce qu'ils avaient à faire, sans avoir à attendre les ordres de Tridd.

    Une fois arrivés sur la plage, Tridd chercha des yeux un coin un peu plus tranquille. Ce qu'il avait en tête, il ne voulait pas le faire aussi près des navires et du passage de tous les orcs qui ramenaient les butins. Non, il voulait un endroit à l'abri. Il s'éloigna alors encore un peu plus et enfin trouva quelque chose qui lui convenait. C'est un petit renfoncement dans les terres, un endroit où la mer avait un peu grignoté sur la plage et faisait alors une petite mare d'eau. L'endroit parfait pour lui et son idée. Il tira encore un peu sur la corde pour amener la fille à côté de lui. Il ne lui laissa même pas le temps de se débattre. Il sortit le couteau qu'il avait toujours à sa ceinture et le glissa contre la gorge de la petite. Il ne découpa cependant pas la chair mais la corde qu'elle portait autour du cou. Il la libérait, temporairement. Il bloqua tous ses mouvements d'une main et de l'autre la força à le regarder droits dans les yeux.


      « Je ne sais pas qui tu es, mais j'espère en tout cas que tu sais nager. Sinon, appelle au secours, je viendrai peut-être t'aider, »


    Sur ces mots, il la jeta à l'eau. Tridd avait bien choisi l'endroit. Il estimait qu'il y avait une aune de profondeur d'eau. La fille aurait certainement pied, mais cela, uniquement une fois qu'elle serait calmée. Si elle paniquait, elle se débattrait et coulerait forcément. *Voyons voir ce qu'elle a dans le ventre un peu.*
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Camelle Elwhang

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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeLun 25 Juin - 14:39

Poussières tenaces.


Le Moche se recula d’un ou de pas. Je le regardais, moi, attachée par le cou. Il semblait à la fois dégouté et en colère. Oui Petite Chose, tu l’as énervé et maintenant, rions… Je le regardais m’observer avec dédain. Vilaine chose ! Créature hideuse. Verte comme le rendu d’un soulard. Un sourire s’étira sur mes lèvres. Un sourire vicieux et fier. J’essayais toujours de me retirer la corde mais celle-ci était trop bien nouée. Laisse le ! Laisse le te détacher et dès que l’occasion se présentera, Stupide Petite, nous irons loin. Loin dans les bois ? Les bois avec mes amies. Nous sommes bien non dans les bois ? Aucune réponse, mutisme de consentement. Dans la noirceur des arbres, je n’étais plus moi. Là bas, je pouvais me punir, encore et encore sans que personne ne me dérange. Sans que Monsieur ne soit vexé… Tu te rebelles ? Tu crois pouvoir lui échapper ? Je savais que la petite voix de ma tête souriais. Je ne peux dire comment, mais mon ventre me le disait. Trouvait-elle bien le fait que je sois seule ? La solitude n’est pas réelle Petite. Seras-tu toujours avec moi ? Pas de réponse. Mutisme consentit. Mes yeux se portaient toujours vers la chose monstrueuse qui, sans s’en rendre compte grognait. Alors, qui est le plus pathétique de nous deux ? Attachée, sale et pervertit oui mais je ne grognais pas. Personne ne grogne à part les animaux. Et que font les animaux ? Ils grandissent, jusqu’à nous servir de repas ou de distraction. C’est ce qui arrivera, oh oui, cela arrivera. Le Moche servira de divertissement à Monsieur et moi. Et je m’amuserais à lui faire mal, à l’attacher au bout d’une corde. Et je m’amuserais de le voir se débattre pendant que Monsieur lui apprendra car la rédemption est une voie que l’on doit tous emprunter. Moi, je l’avais parcouru. Non, je la parcourais encore, lorsque dans le Couchant, je maniais l’acier sur mon petit corps. Cette bête est plus pathétique que moi, oh oui. Il n’y a qu’à voir, qu’à regarder. La pitié ne dépend pas de qui instaure la liberté mais de la notion qu’on en a. Et moi, j’étais libre. Oui Petite Chose, tu es libre comme le vent et tu es mienne… Je l’avais embrassé. M’en souvenais-je ? Aucunement. Je l’avais embrassé, cette voix, c’était elle qui me l’avait dit mais je n’en gardais rien en mémoire. Qui es-tu Maitresse ? Tu me promets soumission ? Sa voix était toujours aussi dure et tranchante. Bien sûr que je me soumettrais, comme je l’avais fait avec Monsieur. Comme je le faisais toujours. Me promets-tu d’être toujours obéissante. Je le promettais silencieusement. Je suis ta chose, je suis ton objet. Sers-toi de moi, je ne dirais rien. Sers toi de moi… Et bien Petite Chose, je t’ordonne de ne plus me poser la question. Dupée.

Le Bonhomme Vert se leva enfin, ses lèvres légèrement, imperceptiblement étirés dans un sourire narquois d’une idée pseudo ingénieuse qu’il a du obtenir après maintes et maintes réflexions. Il me poussa et je me retrouvais assise, sans trop savoir pourquoi. Tu le sais Idiote, il t’a poussé. Mord-le dès que tu le peux. Mordre ? Il n’avait rien appétissant… Crois-tu que tes amies sont appétissantes ? Elles le sont, à leur façon. Soudain, une douleur dans ma gorge. Mes mains se portèrent à mon cou. Je criais. Je criais pour qu’on m’enlève cette chose. Cette chose qui me brulait et m’asphyxiait, qu’on me l’enlève ! Je criais, et il me trainait sur la place comme l’on traine son chien. Alors j’ai ri. J’ai ri, encore et encore, tellement c’était drôle. N’y a-t-il même pas quelques minutes que je le traitais de la même manière ? Juste retour des choses. Tu ne dois pas te laisser faire Pauvre Fille ! Tu ne dois pas. Alors, dans une force venue d’ailleurs, je me relevais et tirer dans le sens inverse. Mais c’était une cause perdue. La corde m’étranglait et sa force était supérieure à la mienne. Qu’étais-je après tout ? Petite enfant perdue, cherche Monsieur gentil pour purges. Alors je riais. Je riais encore et toujours plus fort. C’était pathétique, j’étais pathétique. Les rôles c’étaient inversés ou serais-ce mes illusions qui se sont brisées ? Je ne saurais vous le dire. On traversait le village. Moi courant derrière lui, lui marchant vite au devant de moi. Les cris. Toujours ces complaintes terribles. Les bruits de succions. Ce d’un corps qui s’écroule. Une femme à laquelle on arrache un enfant. Les cris de l’enfants que l’on égorge. Rien, non rien n’était épargné par le carnage. Ils pillaient sans interruption, à tel point que leurs gestes devenaient machinaux : sort la lame. Rentre la lame. Sort la lame. Range la lame. Ramasse ce qui est bon. Tues l’enfant qui pleure. Recommence. Un cycle, toujours le même cycle, tellement hypnotique. Et je les regardais pendant que l’on passait les rues. Ils me fixaient parfois. Ils me fixaient en grognant. Des porcs, de vulgaires pourceaux que l’on voudrait voir se faire égorger, et leur sang gouter dans des plocs jouissifs voilà tout. Après tout, n’étaient-ils pas fait pour ça, les cochons ? Se faire tuer. Aucun cochon n’a jamais appris, n’a jamais compris qu’il allait à la mort en naissant. Comme tout le monde sauf que le cochon ne mourrait jamais de vieillesse. Jamais. Alors, je murmurais entre mes dents : « Vous être cochon pour que moi manger, c’tout ». Mais personne n’avait entendu, trop de bruit. Trop de mots. Trop d’occupations malsaines. Nous marchions depuis quelques minutes à travers les rues et les ruelles de ce petit village. Puis devant, le Grand Bain. Une marre immense. Si grande, si grande que je ne discernais pas l’horizon. Il grogna, encore une fois et me tira d’un coté. Nous avons marché, encore un peu, sur des rochers qui faisaient mal aux pieds. Comme s’ils les découpés en rondelles, sauf qu’il n’en était rien. Peut être qu’un petit filet de sang coulait paisiblement d’une mini écorchure, peut être. Mais rien n’était alarmant. Fausses dagues plantées dans des pieds nus. Et le ciel était toujours aussi bas, aussi lourd.

Enfin nous arrivions à une petite marre. L’eau n’était pas très clair ou était-ce le ciel qui assombrissait cette flaque d’eau. En tout cas, elle ne m’inspirait pas confiance. Je n’aimais pas ça, l’eau. Je détestais ça même. Cette chose qui vous coule sur le corps et après… Les mains de la Vieille qui frottaient. Frottaient et frottaient encore. Jusqu’à m’arracher la peau. Et après : « Pauvre Petite »… Elle me dégoutait. Je n’aimais pas l’eau ni les Vieilles. Je n’aimais pas les femmes non plus… Maman… Oublie la Petite Chose ! Oublie la, elle t’a abandonné ne l’oublie pas. Je n’oubliais pas. Alors le moche s’arrêta et lâcha la corde. Il avait des gestes pas très vif. Comme son esprit. Il me suffirait de courir et… Trop tard, il pointait un petit couteau près de ma gorge. Adieu, je vous ai peut être aimé. Ne dis pas de bêtises Gamine, regarde, il t’enlève la corde. En effet, celle-ci tomba mollement sur le sol. Et sa main vint rapidement serrer mon bras. Fort. Trop fort. Il me fait mal ! As-tu peur ? Non, tu n’as pas peur. Regarde le ! Regarde le dans les yeux Petite Sotte ! Je le fixais, impassible. Elle me l’avait ordonné. Je lui avais juré fidélité. Il parla, d’une voix forte et intransigeante puis je ne compris pas tout. Je volais quelques secondes avant de tomber dans cette chose aqueuse. De l’eau. De l’eau partout qui roulait sur moi. Sans pudeur. Sans morale. Je me noyais. Lutte ! Bats-toi ! Es-tu aussi faible ? Me serais-je trompée sur toi Petite Ingrate ? Et j’aurais voulu répondre : « Non, non tu ne t’es pas trompé. Non, non ! » Mais je me noyais. Elle s’était trompé. Comme une évidence. Mes yeux me brulaient tant que j’avais l’envie de me les arracher. Remonté à la surface. Inspiration et gestes stupides des bras. Je coulais à nouveau. Combien de temps étais-je ainsi sous la surface, avalant à grande goulées cette eau saline et dégoutante ? Je remontais tant bien que mal et inspirait de nouveau. Puis c’était le rechute. Tu vas finir par y arriver Petite Chose ! Tu vas finir par nous tuer ! Oui, mais pouvais-je faire autrement ? Ô Monsieur, ma dernière pensée est pour toi… Supplie le Moche Espèce de Folle ! Supplie le ! En remontant une troisième fois à l’air, rien, aucun son ne sortit. Ils étaient bloqués dans la gorge, les sons. Ils ne voulaient pas. Il ne le pouvaient pas. Et je retombais invariablement vers le fond. Vers ce fond, cet abîme qui m’attirait. Cet abîme que je ne trouvais pas très déplaisant. Le sable n’était pas chaud. Lorsqu’on y enfonçait la main, c’était même froid. Gelé. Comme la lame que l’on frotte à la chair. Peut-être que notre être nourrirais une famille de poisson bien fortunée de ce trouver en ce lieu et pas en un autre. Je serais leur repas pour au moins une semaine. Ils me découperaient en petits morceaux et laisseraient mes boyaux flotter doucement sous le soleil qui aurait enfin percé les nuages. Et le bleu nuit semblable à mes yeux deviendrait rouge. Rouge de mon sang. Et puis ma main touche quelque chose qui n’était pas du sable. Mon cœur ne battait plus très vite et ma vision se brouillait petit à petit. C’est un rocher ! La rive ! Petite Catin, tu as touché la rive sans le vouloir. Remonte maintenant. L’ordre était donné mais les forces me manquaient. Pourtant, je réussis à m’extirpait de l’eau que j’avais maintenant en horreur. Je m’appuyais contre les rochers et vomissait mes tripes et toute la mer que j’avais ingérer dans ma semi-noyade. Des pas approchèrent de moi et les pieds du moche apparurent enfin. Je levais tant bien que mal ma bouille livide et je plantai mes yeux dans les siens avec un fureur tel que même mon visage blême et mes traits impassible ne pouvait cacher.


-Toi avoir voulu tué moi ! Toi Moche et vilain !

Je m’accrochais à sa cheville en enfonçant mes ongles beaucoup trop long dans sa chair tendre, ne le quittant pas des yeux.

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Tridd

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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeSam 7 Juil - 9:13

    La mer n'était pas très agitée ce jour-là. Et encore heureux. De ce fait, l'eau était très claire, on pouvait presque voir le sable fin sous cette petite profondeur de liquide. Il n'y avait pas de courant. Il avait choisi ce petit bras de mer qui se renfonçait dans les terres exprès pour cela. Ainsi, il n'y avait pas risques pour elle, enfin, pas trop. L'absence de courant renforçait encore la clarté de l'eau.

    La Petite que Tridd avait jeté dans l'eau coula presque aussitôt. La tête immergé, elle resta ainsi de nombreuses dizaines de secondes. Trop longtemps pour une petite fille. Mais si elle était trop faible pour remonter seule, elle ne devait pas survivre. C'était ainsi, surtout dans les civilisations orques. Les plus faibles étaient abandonnés. Ils n'aideraient pas le clan auquel ils appartenaient et pire encore, leurs progénitures seraient elles-aussi faibles. Peu à peu, s'il n'y avait pas cette sélection naturelle, la race se ramollirait, faiblirait, et disparaîtrait ou alors, se rallierait aux autres. S'ils ne restaient pas aussi forts, les clans seraient contraints par la force de signer le traité de paix de l'Ultime Alliance, ce qui serait intolérable. La fin de leur indépendance signifierait leur mort. Ils ne pourraient pas s'adapter à une vie en communauté. Ils étaient trop fiers pour cohabiter et s'entendre avec les autres. Même au sein de l'ethnie, il n'y avait aucune entente, alors avec les autres, c'était impensable. De toute façon, même si l'Ultime Alliance leur proposait un arrêt de cette petite guerre qui perdurait toujours, les orcs devraient payer pour les crimes passés. Les humains surtout, ne laisseraient pas passer de tels actes. Non, les orcs n'avaient plus le choix. Ils se battraient. Ils vaincraient ou disparaîtraient. Et tester la force des enfants resterait une tradition de la plus haute importance.

    Sans le savoir, Tridd lui faisait subir ce test. Il voulait savoir si elle valait la peine d'être sauvée ou si il n'aurait même pas du empêcher ses hommes de lui trancher la gorge. Elle était peut-être humaine, mais certaines personnes de cette ethnie méritait quand même un peu d'honneur et de respect. Peu, c'est vrai, mais cela arrivait quand même. Si elle parvenait à survivre, malgré son jeune âge, c'est qu'au moins, elle méritait de vivre. Sinon, elle allait mourir de toute façon. La sélection naturelle entre en jeu, maintenant. Petite se débattait toujours. Elle remontait à la surface, régulièrement. Apparemment, l'endroit était plus profond que Tridd ne l'avait imaginé et la fille ne parvenait pas à se stabiliser à la surface. *Quelle idiote.* Si elle ne se maintenait pas la tête en dehors de l'eau assez longtemps, elle n'arrivait pas non plus à appeler à l'aide. Ce qui était assez logique. Sans air, elle ne pouvait crier et sans cri, Tridd ne viendrait pas l'aider. Il faudrait qu'elle s'en sorte seule. Ou qu'elle meurt.

    Au bout d'un long moment, elle sembla enfin arrêter ses allers retours entre le fond et la surface. Elle s'était légèrement déplacée vers la côte, peut-être sans le vouloir mais à présent, elle avait sous elle un rocher, plat et légèrement surélevé. Elle pouvait remonter maintenant, et se sauver toute seule. Ce qu'elle fit, à la force du désespoir. Elle rampa hors de l'eau. Tridd s'approcha d'elle. Elle avait été assez forte pour ne pas se noyer. Il la garderait un moment avec lui, jusqu'à pouvoir l'échanger contre une bonne somme d'argent ou mieux encore, contre des vivres ou des armes. Que faire de l'or lorsqu'aucun commerce ne vous ouvre ses portes ? Pas grand chose. C'était le seul inconvénient et la seule contrainte de faire partie d'un clan orc. La Fillette continuait de se sortir petit à petit de l'eau. Elle avait apparemment bu la tasse, à de nombreuses reprises. L'eau salée de la mer ne resta pas longtemps dans son estomac. Elle vomit. Un mélange de bile et d'eau. Tridd n'était pas un spécialiste mais elle n'avait sûrement pas du manger quelque chose de solide depuis quelques jours. Finalement, elle s'agrippa à la jambe de Tridd et lui planta ses ongles dedans. Elle l'accusa d'avoir voulu le tuer et lui balança une insulte sur le même ton. Tridd retira rapidement son pied. Même si elle était petite, elle pouvait quand même faire des dégâts. C'était hors de question de se blesser à cause d'elle. Il s'éloigna rapidement et observa la fillette qui continuait d'être à terre. Tridd avait-il de la pitié ? Non, sûrement pas. Mais il fallait la maintenir vivante le temps de trouver quelqu'un qui veuille payer pour elle. Les humains étaient faibles, il y aurait bien quelqu'un qui aurait assez pitié de la fillette pour offrir une rançon, juste pour la sauver, même sans la connaître.


      « Maintenant que tu ne pues plus trop, je peux envisager de faire quelque chose de toi. Mais avant ça … Tu vas me suivre sur mon bateau. Me suivre, ou bien je t'y emmène de force. Choisis. »


    Mais ils n'eurent pas vraiment le temps de discuter et de choisir l'un et l'autre. Un orc vint les déranger, les interrompre. Tridd n'aimait pas du tout ça. Il avait donner des ordres clairs et tous savaient ce qu'il en coûtait d'y désobéir. Pour qu'un de orcs de Tridd en viennent à transgresser cette règle, il devait se passer quelque chose de grave. Tridd s'inquiéta l'espace d'une seconde avant de reprendre totalement confiance en lui. Il savait qui il était et il savait qu'il avait la situation bien en main. Même si elle pouvait déraper à tout moment. Et justement, c'est ce qu'il craignait en ce moment. La nouvelle de l'attaque sur le village n'avait pas pu aller si vite, mais une patrouille qui passait dans le coin par hasard était vite attirée par les incendies et les cris. Même si les orcs pouvaient facilement vaincre ces gardes et ces soldats, ce n'était pas leur but. Prendre le risque de perdre des vies pour le plaisir de tuer, c'était totalement inutile, et Tridd ne leur permettrait jamais. Il savait diriger ses hommes pour limiter les pertes et ainsi pouvoir repartir dans de nouveaux pillages par la suite. Le nombre de ses guerriers ne devaient pas diminuer. Pas maintenant. Pas alors que de grands choix devaient être fait dans pas longtemps. Ses craintes se confirmèrent lorsque l'intrus commença à parler.

      « Des humains ! Ils arrivent par l'est. Ils sont nombreux. Trop nombreux pour être là par hasard. On fait quoi ? »


    *Pas là par hasard ? Qu'est ce que ça voulait dire ? Y avait-il des mouvements de troupe dans le duché ? Des manœuvres d'entraînement ?* Une autre hypothèse vint à l'esprit de Tridd mais elle ne lui plaisait pas du tout. *Un traître ?* Cette idée le rendit furieux intérieurement, mais d'un côté, il n'y croyait vraiment pas. Tous ses guerriers lui étaient dévoués et aucun n'avait intérêt à trahir cela. L'esprit du clan était plus important que tout, plus fort que tout. Tout l'or du monde ne pourrait rivaliser avec la puissance qui se dégageait du clan. *Non, ce n'est qu'une coïncidence. Rien de plus.*

      « Quelle question ! Que tout le monde embarque avec ce qu'il peut prendre. Nous devons être partis avant qu'ils n'arrivent. Transmets l'ordre à tout le monde dans le village. »


    L'intéressé partit aussitôt et Tridd se retourna vers la fillette, qu'il avait presque oublié l'espace de la conversation. Mais elle était encore là. Inconsciemment, il s'était éloigné d'elle pour se rapprocher du messager improvisé et elle n'était toujours pas tout à fait remise de sa presque-noyade. Mais elle allait quand même un peu mieux. Il était l'heure de partir, alors, de toute façon, remise ou pas, il l'embarquait avec lui.

      « Allez, lève toi, on s'en va. »


    Tridd ne lui laissa pas le temps de répondre, il la prit par le bras et la traîna à nouveau derrière lui. Cette fois, le chemin était plus court. Ils étaient plus proche des bateaux et ils n'avaient pas besoin d'aller plus loin. L'ordre qu'avait fait transmettre Tridd suffirait pour que tout le monde évacue le village dans la hâte et assez tôt pour ne pas être piégé. Il réfléchirait après à ce pourquoi une telle escouade était là. Il lèverait les doutes qu'il a sur ses guerriers. Pour l'instant, il avait autre chose à faire. Se demander quoi faire justement de la fillette. Puis il eut une idée, soudainement. La présence de ces soldats humains lui serait finalement utile. À leurs dépends un peu. Tridd n'avait plus beaucoup de temps pour mettre en place son plan. Il fallait agir. Il monta rapidement sur son bateau, toujours avec la fillette derrière lui. D'un coup de pied, il ouvrit sa cabine et la jeta à l'intérieur avant de refermer et la laisser dans le noir complet. Il ne s'en préoccupa pas. À la limite, il s'inquiéta juste pour ses instruments de bord, mais il se souvint qu'il avait rangé le plus important dans un coffre ; ses cartes, sa boussole et ses compas. Son épée, il l'avait toujours avec lui, pas de danger qu'il la perde celle-là.

    Il se précipita, presque en courant, vers le village. Il croisa un bon nombre de ses congénères qui regagnaient les navires pour repartir. Ils ne posèrent pas de questions. Ils ne se le permettraient pas. Et il n'avait pas besoin de se justifier. Il lui fallait absolument trouver un survivant humain. Il en avait besoin pour le reste de son plan, pour faire passer le message. C'est en fouillant bien une maison un peu reculée qu'il trouva. La femme était sortie de sa cachette alors qu'elle avait vu les orcs se rendre vers les bateaux. Grave erreur qui lui coûtera peut-être pas la vie, mais qui la fera un peu souffrir. Tridd avait sa petite idée en tête toujours. Il aurait préféré trouver un homme mais la femme fera aussi l'affaire, du moins, il l'espérait. Il l'attrapa par les cheveux, sans aucune considération pour sa dignité ou ses cris de douleur. Il la traîna jusqu'au centre du village, là où elle resterait jusqu'à l'arrivée de la troupe d'hommes. Pour s'en assurer, il ramassa une épée qui avait été abandonnée par terre, peut-être par un humain qui avait voulu se défendre avant de se faire tuer. Son cadavre devait être pas trop loin, peut-être dans une des maisons alentours, où il s'était caché pour mourir. En observant les alentours, Tridd sentit qu'on l'observait, ou alors, ce n'était qu'une impression ? Il était seul dans le village et il se rendit compte du silence assourdissant qui régnait alors. Si des survivants décidaient de se regrouper et de l'attaquer, Tridd perdrait assurément beaucoup trop de temps à les combattre. Il devait faire vite. Il se pencha sur l'humaine qui pleurnichait à présent en le suppliant de lui laisser la vie sauve. Tridd se massa les tempes deux secondes avant de se dire que pour la faire arrêter, il fallait qu'il agisse comme lorsqu'il élevait ses enfants. Il la prit par le cou et la souleva du sol. Il l'étranglait, pas au point de la tuer, mais juste assez pour qu'elle manque d'air et arrêter de sangloter pour se concentrer sur sa respiration. Cela marchait avec les orcs, mais avec les humains, les yeux se révulsaient et la respiration se faisait de plus en plus saccadée. Tridd la lâcha finalement, convaincu qu'il allait la tuer pour de bon. En tout cas, gisant à terre, elle semblait calmée. Tridd lui murmura à l'oreille, comme s'il ne voulait que personne d'autre ne puisse l'entendre.


      « Tu vas transmettre un message quand on viendra te délivrer. Dis leur que nous tenons une fillette en otage. S'ils veulent la revoir vivante, je les attends, un peu au large du Cap de la Dernière Chance. Sais-tu pourquoi on l'appelle comme ça ? Parce qu'on raconte que c'est, pour les orcs, la dernière chance de faire demi-tour avant d'aller à une défaite certaine dans la baie naturelle contre la flotte de Port-Écume. Mais nous, nous n'en avons pas peur. Une dernière chose aussi, dis leur de ne pas essayer de te venger. »


      « Ne pas … me … venger ? »
    Entre deux sanglots, elle avait réussi à faire une phrase complète.

      « Oui, je ne veux pas que tu puisses t'enfuir sans délivrer ton message. »


    Sur ces mots, il releva la fille, la colla contre une des poutres apparentes de la charpente d'une maison et planta l'épée qu'il avait ramassé plus tôt. Elle traversa la femme et se logea d'au moins un empan dans le bois. Son cri indiqua à quel point la morsure du fer était douloureuse mais Tridd avait visé pour ne pas toucher d'organe vital. Elle cracha un peu sang mais resta consciente. C'était parfait pour Tridd. Avec un peu de chance, elle survivrait même à cette blessure si elle ne s'agitait pas trop. Tridd ne resta pas, il repartit aussitôt sur son navire et tout de suite après, la flotte de drakkars prit la mer, en direction du Cap de la Dernière Chance. Il rentra dans sa cabine, sans vraiment se souvenir encore une fois de la présence de la fillette. Il avait cependant fait un détour par la cale et la réserve de nourriture pour prendre une miche de pain. Il lui donnerait. Quand il l'avait observé dehors, elle lui avait eu l'air trop maigre, mal nourrie. S'il voulait la garder vivante, il faudrait qu'il en prenne soin durant le trajet au moins.
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Camelle Elwhang

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MessageSujet: Re: Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥]   Fais moi mal... [Triddy Chéri ♥] Icon_minitimeDim 30 Sep - 14:03

Je le fixais dans les yeux. Le Moche n’était pas beau. Oh non, ça il ne l’était pas. Pauvre Petite Chose, te trouves-tu belle ? Monsieur disait que oui. Monsieur disait que j’étais jolie quand je pleurais. Mais tu ne pleures pas Stupide Fille. Tu ne pleures pas, en toi, c’est la colère qui gronde. La colère ? Qu’est-ce que c’est la colère ? Pas de réponse. Je ne savais pas ce que c’était, et la Voix ne me répondait pas. En tout cas, ça ne faisait pas mal. Je ne ressentais rien. Ce n’était pas très fort, mais c’était là. Je sentais cette petite chose au fond de moi. Cette minuscule puissance qui, dans le silence, hurlait bâillonnée. Sentiment bridé. Je ne savais pas ce que c’était et la Voix ne me disait rien. Panique. Etait-ce dangereux la colère ? Pas pour toi Vilaine Créature. Tu es si fragile qu’elle ne représente rien. Elle n’est rien. Elle est juste là parce qu’elle doit l’être. C’était donc sans importance ? Surement Petite, très certainement. Alors pourquoi je le sens ? C’est comme une flamme, un petit bébé. Tu le gardes en toi, tu le protèges parce que ce n’est rien dans l’immensité. Toi, tu sais que c’est là mais le Monde l’ignore. Dedans moi ? Mais je ne veux pas ! Qu’il sorte ! Qu’il sorte ! Rappelle toi Petite Chose, tu disais la même chose de Monsieur… Oui Monsieur, c’est vrai… Mais il me faisait mal. Attention Petite Sotte. Je ne voulais pas mais il m’obligeait… Surveille tes pensées ! Je ne voulais pas, mais il m’obligeait ! Silence. Où était-elle ? Voix ? Disparue. Elle avait laissé place au Néant et plus je pensais, plus je me sentais vide. Seule. Plus rien n’avait alors de sens. Si loin de chez moi, si loin de ce que j’avais cru chez moi. Et cette solitude, cette peine que je cachais, ressortais comme une blessure avec le sel. C’était douloureux, ça lançait dans tout mon pauvre petit corps meurtri. La colère m’avait quitté. La petite flamme, ce petit bébé c’était noyé dans mon sang visqueux, dans les larmes causées par mon mal-être. Larme intérieure, effet destructeur.


Il recula. Le pas Beau fit un pas en arrière et je n’avais pas la force de rester accrochée à lui. Il la regardait, la toisait d’un air mi méprisant mi dégouté. Un rictus affreux déformait son visage verdâtre qui n’avait déjà en temps normal rien d’attirant. Je n’avais pas la force de me lever, tout ce combat m’avait épuisé. Es-tu aussi faible que ce que les autres disent ? Je ne sais pas. Si, tu le sais Petite Idiote, tu le sais mais tu te tais. Tu n’es que le reflet de ce que les Autres pensent. Tu n’es pas toi, tu es une image. Une vague forme dans un brouillard, un petit chuchotement dans le bourdonnement frénétique d’une ruche. J’avais honte, oui, je ne pouvais le nier. Je n’étais rien de plus que ce que l’on me disait d’être. Mais était-ce mal ? Fallait-il que je m’affirme pour être ? Jamais je n’aurais pensé que l’Extérieur était comme ça. Pourtant, Monsieur m’avait dit. Oh oui, il me l’avait répété mais j’étais une petite fille têtue. Tu ne voulais rien entendre pas vrai ? Tu n’écoutes rien ni personne. C’est la Mort qui te recueillera bientôt… Ce n’est pas de ma faute ! J’essaie mais je n’y parviens pas. Je voudrais mais pourtant cela m’est impossible. Ne comprends-tu pas que cela va conduire à ta perte ? Est-ce que c’est vraiment pire que de n’être qu’Illusions ?...


Le Géant Vert parla. Intransigeant. Il me faisait un peu peur lorsqu’il parlait, mais pas beaucoup. C’était sa taille qui me rendait chétive. Curieuse Chose. Tout était dans la démesure. Avait-il des idées aussi grosses que lui ? Mangeait-il plus que moi ? Quelles questions stupides… Souviens-toi qu’il faut que tu partes. Il faut que tu t’enfuis, que tu te sauves. Pour toi, pour nous. Sauves-nous Imbécile ! Crois-tu qu’il aura pitié de toi ? Il ne veux que ma mort, il ne veux que te refroidir, comme ces gens qui hurlaient. Te souviens-tu de ceux là ? Lavandière… Oui, c’est cela, Lavandière. Il veux te faire crier et t’abandonner aux renards et aux corbeaux. Elle m’avait sauvé pourtant… Et moi, suis-je là juste pour rompre les silences de ta tête ? Petite Sotte, je suis là pour t’aider. Ce n’est pas vrai, tu ne penses qu’à toi Voix ! Tu ne veux pas me sauver. Non, tu ne veux pas ! Silence. Elle était encore partie. Pour combien de temps ? Je ne l’écouterais pas ! Elle ne pensait qu’à elle, elle ne voulait pas me sauver, je le savais. Des bruits de pas approchaient. Bientôt, un autre Vert arriva. Il semblait paniqué, effrayé. Le tout était de savoir s’il s’agissait là de la crainte de son maitre ou de quelconque menace extérieure. Ils s’éloignèrent un peu. Quelques pas, trois mètres tout au plus. Pourtant je ne les entendais pas parler. Ils ne prêtaient pas attention à moi, à tel point que j’aurais voulu les rejoindre. Vas-t-en ! Non, je reste ! Je ne t’écoute pas, je ne t’entends plus. Tu te mens, tu te mens et tu vas nous tuer par ta bêtise ! Il faut que tu nous sauves ! Trop tard. Le Visiteur s’en allait par le même chemin que nous avions emprunté un peu plus tôt. L’Affreux se retourna vers moi et me souleva comme si je n’étais qu’une brindille, sans le moindre effort. Sa poigne de fer me serrait le bras, m’arrachant quelques sanglots de douleur. Fort heureusement, nous n’étions pas loin du but. Il me souleva et me monta sur un bateau. Il était grand, immense même. Il sentait le bois, le vieux bois humide. Je n’eus pas le loisir de m’éterniser, il ouvrit d’un coup sec une petite pièce et m’y jeta avant de fermer la porte.


J’étais seule, il faisait noir.
Longtemps.
Trop longtemps.
Et les rats me tenaient compagnies, l’un d’eux me servis d’ami.
Je le mangeais sans autre forme de procès.


J’avais si faim et j’étais si seule… La porte s’ouvrit. C’était le Moche. Détournant mon attention de mon met, je le regardais avec un sourire d’enfant. Je sentais le liquide chaud couler de mes mains et de ma bouche. Entre les dents, peut être quelque reste d’intestin coincé par mégarde.


« Moi j’ai ami. Toi vouloir ? »
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